Pour élaborer son Schéma Régional d’Aménagement et Développement Durable du Territoire (SRADDT) à l’horizon 2030, la Région Picardie a opté pour une démarche participative : les panels citoyens pour réfléchir aux modalités de mise en place des partis pris de la Région, en termes de développement durable et d’ouverture régionale à de nouvelles populations.
Deux thèmes étaient retenus pour ces panels citoyens : La Picardie : d’une terre de passage vers une terre d’accueil et d’ouverture – Picardie Durable : comment doser l’énergie collective et les initiatives individuelles, l’incitation et la contrainte ?
Pour ces deux thèmes, l’expérience de terrain des citoyens est riche d’enseignements pour l’élaboration des orientations de la Région. Par exemple, sur le thème du développement durable, dans un des deux panels citoyens que nous animions, les échanges entre les citoyens et avec les experts ont permis d’éclairer leur rapport à la contrainte dans un avis argumenté, dont voici la synthèse :
« Avant même de parler d’inciter ou de contraindre, nous pensons qu’il est nécessaire de communiquer, d’informer, de sensibiliser et de former. Les pouvoirs publics, et notamment la région doivent pouvoir fournir aux citoyens les éléments d’un choix informé qu’ils n’ont pas toujours. L’information est un service public et la Région doit y contribuer dans tous les domaines du développement durable…
Il faut faire la publicité des bonnes pratiques et encourager leur multiplication, par exemple par un appel à projet de la Région en ce sens pour qu’en 2020 ou 2030 la Picardie regorge d’exemples comme celui de Montdidier qui nous a été présenté et entraîne la collectivité dans ce mouvement. Il faut aussi que les collectivités soient exemplaires « je fais, donc nous faisons ».
Il faut aussi se rendre compte de la nécessité de donner les moyens à chacun, et surtout aux jeunes, de s’inventer un projet de vie qui constitue un nouvel espoir face à l’avenir catastrophique qu’on nous dessine. Picardie 2030, c’est aussi cela !
Ensuite une fois ces étapes préalables respectées des actions d’incitation peuvent être entreprises dans les domaines majeurs que sont l’énergie, l’agriculture, les transports et l’urbanisme, consommation responsable.
Enfin, avant de contraindre, il faut commencer par contrôler que les règles existantes sont bien mises en œuvre. La contrainte doit arriver en dernier ressort, et relève plutôt du niveau de l’État, mais pourrait être utilement assignée à la Région dans certains domaines où le contrôle et la sanction pourraient être décentralisés pour plus d’efficacité, comme en matière de tri sélectif ou de pollution locale, par exemple.
Pour nous, il s’agit bien de respecter les différentes étapes qui se suivent logiquement d’abord, informer, communiquer, sensibiliser et former, puis inciter, enfin contrôler. En arriver à la contrainte signifie que les actions de responsabilisation et d’incitation ont échoué. »